Près de la voie ferrée ****- Zofia Nalkowska

Allia par Harmonia Mundi, Septembre 2009
Editeur:
S’évader d’un train qui emporte vers les camps d’extermination. Hâter la mort ou lui laisser un sursis ? Perspective réduite, à laquelle se confrontent des déportés, en l’occurrence un couple, acculé à cette tragique alternative. Le brouhaha du train, les lourdes planches qu’il faut soulever, la chute sur les rails, la course effrénée jusqu’à la forêt. L’homme sera fusillé avant d’atteindre la lisière du bois, la femme, blessée au genou, agonisera sans trouver l’aide nécessaire auprès des villageois pour être sauvée. Elle suppliera deux policiers de l’achever. Ce qui fut fait.
Pourquoi ? C’est la question que le lecteur tout comme les villageois du récit se posent, mais auquel le texte répond par la brutalité de l’arbitraire : “je ne comprends pas”. L’auteur se refuse en effet à expliquer l’incompréhensible, car l’expliquer serait en partie le comprendre et le justifier.
Faisant écho à la banalité du mal de Hannah Arendt, ce livre montre l’inconciliable déchirement entre la douleur de voir son semblable souffrir et la peur d’être soi-même, en des temps d’oppression politique intense, sanctionné.
Avis:
J’ai reçu un présentoir des petites éditions Allia, pour deux livres achetés (3 € pièce) un livre Allia offert, aussi ais-je ramené ce livre pour le lire. En quatrième de couverture, cette phrase très emblématique de la lecture qui va suivre: « Tout autour il y avait le monde »
Une impuissance, une indifférence, un drame se joue en silence, hors du monde. »
« ELLE aussi fait partie de ces morts-là, la jeune femme près de la voie ferrée, celle dont l’évasion a échoué. Elle ne se laisse reconnaître aujourd’hui que dans le récit de l’homme qui a vu et qui n’arrive pas à comprendre. Elle ne vit plus que dans sa mémoire. »
Voici une courte nouvelle d’une écrivaine Polonaise de renom que je ne connaissais pas et pour cause, elle n’est pas traduite en français, nous ne pouvons lire que ce texte d’un recueil de nouvelles: Les Médaillons. Cette lecture me laisse un goût de cendres dans la bouche, abrupt, sec,un tourment, une question sans réponse, une femme que l’on abat à défaut de l’aider.Terrible.
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