Passé sous silence ***- Alice Ferney
Critique envoyée par Marie-Laure

Actes Sud, Broché, Août 2010
Editeur:
« Passé sous silence » est le récit, en forme de conte historique, d’un événement réel de la seconde moitié du XXe siècle. Les dates, lieux, noms de personnes ont été effacés, mais les choses dites l’ont été et les faits sont authentiques : dans un moment décisif de notre histoire s’affrontent deux visions de l’honneur et du service de l’Etat. Entre la Terre du Sud et le Vieux Pays, une guerre d’indépendance s’éternise. Pour la finir, le Vieux Pays rappelle au pouvoir son chef le plus prestigieux. Une fois investi, le souverain n’agit pas comme on l’attendait. Contre ce pouvoir, un jeune officier mène une conjuration jusqu’à l’attentat. Sain et sauf, le chef de l’État accordera-t-il sa grâce ? Pour raconter ce moment singulier où un héros s’est retrouvé juge et partie, Alice Ferney convoque tour à tour les pensées des deux protagonistes. Une documentation méticuleuse et une précieuse prise en compte des mécanismes psychologiques lui donnent l’audace de soulever la chape du silence. Avec la volonté ardente d’exhumer une injustice, et sans jamais juger, Alice Ferney essaie de comprendre ce qui, clans des temps troublés, a pu mener un homme à mourir et un autre à condamner. Elle touche en vérité le point focal d’un drame national qui irradie encore. Et fait entendre, avec une efficacité saisissante, la voix du romancier face à l’Histoire.
Avis:
Bernadette, sœur de la libraire, partage l’avis du nouvel obs., la discussion est ouverte, à vous de le lire et de nous donner vos avis :
Le roman d’Alice Ferney inaugure un genre littéraire. « Passé sous silence » qui met en parallèle les destins du général de Gaulle et du lieutenant-colonel Bastien-Thiry, l’organisateur de l’attentat raté du Petit-Clamart, ne ressortit ni à l’histoire ni à la fiction.
L’auteur ne s’écarte pas de la réalité et ne propose aucun aperçu nouveau sur l’affaire. Son seul apport romanesque consiste à rebaptiser les protagonistes. De Gaulle se nomme Jean de Granberger et BastienThiry, Paul Donadieu. Quant à la France et l’Algérie, elles deviennent respectivement le Vieux Pays et la Terre du Sud. Alice Ferney ne cache pas ses sympathies : elle tutoie Donadieu et pas Granberger. Pour le reste, ce récit inutile et plein d’emphase se contente de paraphraser cette page d’histoire, dramatique mais archiconnue.
Jacques Nerson, « le Nouvel Observateur »
A travers un récit sur fond de guerre d’Algérie et l’affrontement de deux hommes : l’un colonel, idéaliste et chevaleresque; l’autre général, pragmatique et fin stratège, Alice Ferney invite le lecteur à une réflexion profonde et subtile sur le devoir, l’honneur, la trahison, le pouvoir, l’Histoire…
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