Le Monde d’Archibald **** – Anne Brécart

Publié par Marie-Odile le


Zoé Poche, Aout 2011 (Zoé Mars 2009)

Encore une fois merci à ma représentante Harmonia Mundi, Véronique Morvant, pour m’avoir fait découvrir ce très beau roman d’Anne Brécart. Et merci aux éditions Zoé, éditeur suisse de qualité, de me l’avoir envoyée.
J’ai reçu ce livre il y a plusieurs mois et n’avais pas accroché à la lecture des vingt premières pages, cela ne devait pas être un bon jour! Il faut quelquefois du temps pour qu’un livre et un lecteur se rencontrent! Ma représentante m’en a reparlé il y a quelque jours, un nouveau livre de cet auteur sort en Mai: « La Lenteur de l’aube ». Il était temps!
Cette fois fut la bonne: La narratrice est envoyée chaque été en vacances dans la vieille maison familiale qu’habite son oncle, un drôle de personnage excentrique passionné d’héraldique et cultivant le passé. Pas spécialement affectueux non plus. Dans cette maison outre les ancêtres sur les murs, les bibelots, et objets du passé omniprésents, se retrouvent chaque année les cousins et les filles d’Archibald. Le cousin très aimé, François: « Nous venions de cette même ombre remplie d’objets sacrés et inutiles » (Page 41) proche et lointain, comme un peu tous les personnages du roman, ils glissent comme ces danseuses hongroises entre les ombres de souvenirs et sous le regard des ancêtres.
Archibald vit tellement dans son monde qu’il ne peut porter secours à la vieille maison: Page 60: « La porte de l’étable s’effondre, l’hiver suivant nous apprenons qu’un des poêles surchauffés a pris feu et détruit la boiserie de la salle à manger. Imperturbable, Archibald continue de ranger aléatoirement les lettres des chers décédés dans de grandes enveloppes jaunes. »
Un livre sur la permanence et l’effacement, sur la vie: « La permanence n’est qu’une question d’habitude, il est si difficile d’envisager le monde comme une surprise » (Page 170)

La narratrice après un drame familial se met à écrire: « A la maison du lac cela devrait être facile de trouver le fil des mots. » (p105 et 107) « Je file alors à la cave pour rassembler les bribes de ce monde qui, sous mes yeux, est en train de tomber en poussière »

C’est ce que fait l’auteur et chaque lecteur sans doute retrouvera une maison d’enfance, des souvenirs enfouis, des secrets, des silences. Il y a chez la narratrice que l’on voit grandir devenir étudiante une recherche d’elle même, de sa voie entre sa vie estudiantine, comme tout le monde, et une vie retirée, proche de la nature, et des ancêtres.
C’est un très beau texte qui commence avec une certaine lenteur puis qui se resserre, nous fait vivre avec ses personnages, s’étoner, souffrir, évoluer…


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