L’année du soulèvement** – Hubert Mingarelli

Publié par Baba Yaga le


Seuil, Broché, Avril 2010

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« Alors il pensa aux forêts sous la neige et aux premières branches des sapins, si lourdes qu’elles ploient jusqu’au sol. Il se souvint du renard qui dormait au pied d’un sapin, sous l’une de ces branches, à l’abri du froid et de la neige. Il avait les couleurs de son lit d’aiguilles de pin. II se souvint de l’impression de chaleur qu’il avait ressentie en le voyant, pour lui-même et pour le renard, alors que la température était tombée en dessous de zéro. Il l’avait laissé dormir, le museau posé sur ses pattes de derrière, soufflant des petits nuages d’haleine blanche. En s’en allant il lui avait dit: « Je te laisse parce que tu dors. » Puis il lui avait souhaité que leurs chemins ne se croisent plus jamais. » Souvenir d’une partie de chasse, d’un renard qui dort. Construire un feu et écouter la voix paisible du vent. Oublier que les hommes ont été ennemis. « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier », écrivait Stig Dagerman.

Avis:

Facilité de lecture:Facile

J’avais beaucoup aimé « Quatre Soldats »,prix Médicis 2003, depuis lors j’ai lu plusieurs livres de Mingarelli dont j’aime l’écriture minimaliste, la poésie, les silences. Lire Mingarelli, c’est un peu comme lire Modiano, on se retrouve en territoire connu, on pousse une porte, on est chez eux, chez soi. Comme dans « Quatre soldats » la toile de fond est la guerre, mais on en sait très peu de choses, c’est l’histoire de deux hommes qui gardent un prisonnier avant qu’il ne soit jugé, et sans doute fusillé. C’est l’attente, la peur, la tension entre les trois hommes, les alliances entre deux contre un.Les chagrins, la douleur, la honte, et une très belle écriture.


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