La lutte majeure ***- Céka et Borris

Publié par Baba Yaga le


Casterman, Album, Janvier 2010

Je ne quitte pas le siège de Leningrad avec cette BD, après « La ville des voleurs », « La lutte majeure ». Surprise: les personnages ont des têtes d’animaux, mais leurs corps est humain, à la différence des animaux- humains de Maus, BD excellentissime. Pas de différence entre les assaillants et les victimes, ils ont tous un visage de cochon, cependant ces visages ont des expressions si  humaines que l’on oublie cet artifice. Les couleurs sont très belles, des gris, des bleus, des ocres.
Staline a demandé à l’orchestre de la radio de Leningrad, ou ce qu’il en reste, de jouer « la 7ème Symphonie en ut majeur » de Dimitri Chostakovitch le 9 août 1942, date à laquelle Hitler a prévu l’entrée de ses troupes dans la ville.
Cela semble incongru et magnifique, geste de résistance à la face du monde, pied de nez à l’ennemi nazi. On retrouve dans les cas d’extrême dénuement et famine ces recours à l’art sous toutes ses formes comme acte de résistance majeur. La poésie, le théâtre, la peinture dans les camps de concentration allemands. (Semprun « L’écriture ou la vie », Charlotte Delbo avec sa trilogie: « Auschwitz et après « Zoran Music et ses peintures faites au camp », « Nous ne sommes pas les derniers »…)
Cette BD est dure, mais peu à peu les actes de courage, la solidarité rendent de l’espoir au milieu de l’atrocité de ce siège. L’officier russe qui apporte la partition et la demande de Staline de jouer cette symphonie au chef d’orchestre surprend par sa ténacité son humanité, son courage, et ses dons artistiques. C’est un peuple debout bien qu’affamé et à l’agonie.

Si vous avez aimé, vous aimerez surement: Sur le siège de Leningrad, La ville des voleurs. Sur la représentation de la guerre en BD, « Maus » d’Art Spiegelman, œuvre majeur.


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